Les discours haineux et identitaires explosent en Ethiopie
Depuis que l’armée gouvernementale et les rebelles tigréens se font la guerre en Ethiopie, on observe une montée extraordinaire de discours de haine ethnique sur les réseaux sociaux dans ce pays. Cette situation met à mal les chances de mettre fin à ce conflit qui dure depuis environ un an et qui a déjà fait beaucoup de victimes.
A l’allure où va la situation en Ethiopie, il y a leu de craindre la dislocation du pays. Les discours identitaires sont de plus en plus forts sur les réseaux sociaux. Chaque ethnie se dit victime et veut se défendre. Voici par exemple cet appel à la guerre sur Facebook pour défendre les Amharas (traduction littérale) :
« Tous les enfants d’Amharas, à partir de maintenant, donnent à notre précieux peuple, notre richesse, notre connaissance, notre expérience et notre sagesse.
1. Pour renforcer l’Armée de défense Nationale Amhara (ANDA) en cours de construction.
2. … changer la mentalité d’Amhara et à mettre en place une structure gouvernementale forte (…).
3. Pour nos persécuteurs qui sont cachés dans le masque de l’Éthiopie, nous devrions immédiatement cesser tout soutien que nous pouvons apporter au gouvernement dirigé par Abiy Ahmed, le pouvoir d’Amhara à tous égards ; pour lutter pour la liberté du peuple Amhara à toutes égards à libérer le peuple Amhara diamant, nous allons envoyer notre appel sur le nom de nos martyrs Amhara !!!!
Le Mouvement de Libération Amhara appelle tous les Amhara à rejoindre le combat avant demain !!
Nous serons libres en luttant avec dessein, persévérance et détermination !! Un Amhara pour tous Amhara, tous Amhara pour un Amhara !Mouvement pour la liberté Amhara (Anen) ! »
« Un traitre au service de l’Egypte, il doit mourir »
Lorsqu’un média d’Etat ethiopien a annoncé que Heder Mohammed Ali, le chef du Front populaire de libération de Benishangul aurait été arrêté, on pouvait lire des commentaires du genre :« Le serviteur de l’Egypte, le traître. Il devrait être puni d’une peine maximale. Il devrait obtenir la peine de mort. »
Du côté des partisans du gouvernement d’Abiy Ahmed, le discours est nationaliste. Suivez cette Vidéo d’une manifestation des Ethiopiens de la diaspora contre les rebelles tigréens du TPLF.
On ne le dira jamais assez : le conflit ethiopien ne peut être entièrement résolu par la guerre. Il faut que tous les fils et filles d’Ethiopie se mettent autour d’une table pour dialoguer et se réconcilier. La haine ne fera que fragiliser l’unité nationale et alimenter le conflit.