Des évêques catholiques visés par des menaces et des messages de haine en RDC

Pour avoir osé rappeler que les prochaines élections doivent se tenir dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire en 2023, les évêques catholiques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) font l’objet de menaces et de messages de haine sur les réseaux sociaux. Pourtant, en démocratie, chacun devrait avoir le droit d’exprimer librement ses opinions.

Africa sans haine rappelle que les êvèques catholiques qui ont adressé le message au président Félix Tshisekedi sont des citoyens congolais. Et en tant que tels, ils ont le droit de dire ce qui va ou ne va pas dans leur pays. La présidence de la République a déjà répondu aux êvèques, mais les messages de haine continuent contre eux sur les réseaux sociaux.

Voici par exemple une vidéo partagée sur les réseaux sociaux dans laquelle un homme, affirmant son appartenance à l’UDPS, profère des menaces contre les princes de l’Eglise catholique en RDC. S’exprimant en lingala, langue parlée à Kinshasa, il déclare : « Je m’adresse aux catholiques. Ils ont oublié que le président Tshisekedi n’est pas Kabila. Tshisekedi a une forte base appelée les ‘combattants’. Faites attention avec vos bêtises ! C’est nous qui vous accopmpagnions à l’époque de Kabila pour que vous ayez la masse de gens.

En réalité, vous n’avez pas la masse. Osez appeler les gens dans la rue, vous aurez votre compte et vos soutanes resteront dans la rue. Osez et nous les combattants on va se charger de vous. Votre travail est de prêcher l’évangile. Si vous ne voulez pas prêcher, enlevez vos soutanes et restez à la maison.

Qui peut diriger ce pays en dehors de Fatshi ? Personne. Vous êtes allés vous faire corompre par Moïse et vous voulez commcer vos théâtres. Celui qui osera, sa soutane restera dans la rue.

Je m’adresse à toi à Ambongo. Nous tous nous ne sommes pas des catholiques ! Qui vous dit qu’il faut que les élections doivent avoir lieu en 2023 ? Vous attendrez et vous vous fatiguerez. Il faut d’abord le recensement de la population, nous devons modifier la Constitution. Attendez les élections en 2030 ! … »

Vidéo intégrale :

De telles intimidations n’ont pas leur place en démocratie. Même si on n’a pas les mêmes opinions politiques, rien ne peut justifier des discours aussi violents. Le secrétaire général de la Cenco, abbé Donatien Shole, a quant à lui justifié le message des êvèques en posant cette question : « Les évêques ont fait plusieurs propositions, pourquoi seulement celle des élections en 2023 pose problème ? Ils n’ont fait que prévenir sans condamner. »

L’opinion se demande pourquoi l’UDPS veut conditionner l’organisation des élections au recensement de la population alors que cette option a déjà été rejetée en 2015.

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