Dessin Internews Côte d'Ivoire

« Vous verrez ! » : ces menaces contre les ethnies des chefs d’Etat africains

Qu’ils soient élus ou non, la plupart des chefs d’États africains gouvernent avec les membres de leurs ethnies. Dans l’armée, l’administration, les institutions publiques, etc., les principaux responsables sont de l’ethnie du président.

Cela crée un sentiment de vengeance chez les ethnies qui se sentent marginalisées. Du coup, ces dernières répondent par des menaces du genre : « Vous verrez quand le président de votre ethnie ne sera plus au pouvoir » ou encore : « Nous nous occuperons de vous à la fin du mandat du président. »

Dans les réseaux sociaux camerounais par exemple, certains promettent l’enfer à l’ethnie Ekang à laquelle appartient le président Paul Biya. Or, c’est une erreur de vouloir s’attaquer à une ethnie. C’est Paul Biya qui gère le pays et non tous les Ekang. Il faut éviter les vengeances interethniques.

Pareil en RDC où les Luba du Kasaï reçoivent régulièrement des menaces. On leur dit : « Vous verrez. Vous allez fuir ce pays quand votre frère Tshisekedi sera chassé du pouvoir en 2023 ! »

« Vous verrez quand ce sera notre tour au pouvoir »

Par l’expression « vous verrez », on veut dire ceci au clan au pouvoir : « Vous nous maltraitez parce que vous avez le pouvoir, vous vous enrichissez seuls, vous pillez nos richesses. Alors, vous verrez notre vengeance lorsque notre ethnie accédera aussi au pouvoir. »

En Ouganda

On entend le même discours contre l’ethnie Banyankole d’Ouganda. C’est l’ethnie du président Yoweri Museveni. 

Capture d’écran :

Au Congo-Brazzaville

Au Congo-Brazzaville, les Mbochis sont pointés du doigt simplement parce qu’ils sont l’ethnie du président Sassou Nguesso. Certains promettent de leur faire subir toutes sortes d’exactions une fois Sassou Nguesso évincé du pouvoir.

Capture d’écran :

L’ethnie du président n’y est pour rien

Les discours prônant la haine ethnique et la vengeance sont à bannir. Les péchés d’un régime autocratique ne peuvent être imputés à toute une ethnie. Quand il est au pouvoir, un chef d’État ne consulte pas son ethnie pour détourner deniers publics, violer les droits de l’homme, réprimer les marches pacifiques… Il agit seul et son ethnie n’y est pour rien.

D’ailleurs, vous trouverez beaucoup de pauvres et d’indigents dans l’ethnie même du chef de l’État. Parfois, ils n’ont ni eau, ni électricité, encore les infrastructures dans leurs villages. Ce sont donc des innocents que vous menacez d’exterminer à la fin du mandat du président.

Il est vrai que beaucoup de régimes africains sont caractérisés par le népotisme, cependant nul ne peut dire que toute la tribu du président est au pouvoir et a géré la pays pour qu’on lui fasse endosser tous les crimes du régime. Chacun doit répondre de ses actes individuellement devant la justice.

#StopLaHaine

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