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RDC : loi Tshiani, stop aux menaces de mort !

On ne le dira jamais assez : la loi Tshiani sur la « congolité » de ceux qui souhaitent briguer la magistrature suprême en RDC met en danger l’unité du pays. Les clivages ethniques déjà très profonds se creusent davantage. Sur les réseaux sociaux, les menaces de mort se multiplient entre les pro et anti cette loi. Il est temps de calmer les esprits.

Le comédien congolais Mars Kadiombo (un des grands défenseurs de la loi Tshiani) est mort récemment dans des conditions que ses partisans jugent suspectes. Ils accusent ceux qui sont contre cette proposition de loi de l’avoir tué. Avant sa mort, « son plateau avait été attaqué par des inconnus qui ont proféré plusieurs menaces s’il continue à soutenir la loi Tshiani et à parler en mal de Moïse Katumbi », écrit le site diaspo.rdc.

De son côté, le député Nsingi Pululu (qui a déposé cette loi à l’Assemblée nationale) dit recevoir des menaces de mort : « D’abord, il y a eu des vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles un certain Jacky Ndala me menace… Ensuite, (il) s’en est suivi des menaces téléphoniques depuis jeudi dernier avec des numéros masqués. »

Noël Tshiani, auteur de la proposition de loi controversée, affirme avoir été lui-même victime de menaces de mort, comme il le déclare sur son compte Twitter :

S’opposer dans la légalité et non par des menaces de mort

Ces menaces de mort sont surtout distillées dans les réseaux sociaux entre pro et anti loi Tshiani. La justice congolaise doit faire son travail. Les Congolais eux-mêmes doivent éviter de donner à leur pays l’image d’un pays toujours en crise. Il faut éviter de créer des problèmes qui mettent à mal la cohésion nationale. Cette fameuse loi Tshiani, si réellement elle vise à empêcher les bi-nationaux à briguer la présidence de la République, alors c’est une loi inique qu’il faut combattre.

Cependant, on ne peut empêcher un exercice démocratique : initier une loi quelle qu’elle soit et la proposer à l’Assemblée nationale ne viole en rien la Constitution.

La loi Tshiani étant déjà déposée au bureau de la Chambre basse, un vrai combat démocratique doit se passer à l’hémicycle. C’est en plénière que les députés doivent faire bloc pour rejeter cette loi et empêcher son adoption. Et même si elle était adoptée au Parlement, la bataille n’est pas perdue pour autant : la Constitution congolaise permet de contester cette loi à la Cour constitutionnelle. C’est la démarche républicaine à suivre. Les menaces de mort ne feront que jeter de l’huile sur le feu.

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