Soudan : une guerre sans enjeu pour la communauté internationale ?

Le Soudan s’enfonce de plus en plus dans le chaos. Jusque-là, tous les cessez-le-feu annoncés ont échoué. La guerre s’installe dans la durée et ce sont les civils qui paient un lourd tribut. Pourtant, malgré les morts, les viols collectifs et une situation humanitaire catastrophique, les priorités de la communauté internationale semblent tournés ailleurs.

La guerre soudanaise fait partie de ces guerres des pauvres qui n’intéressent pas beaucoup la communauté internationale. C’est ce qui explique leurs tergiversations. Pour le moment, les grands de ce monde ne voient que l’Ukraine. Qu’il y ait des crimes contre l’humanité au Soudan, et plus de 1800 morts dont 87 dans une fosse commune, ça leur importe peu.

Il y a guerre et guerre !

Comme on le sait, les guerres et les régions du monde n’ont pas la même importance. Du coup, au vu des intérêts géostratégiques en Ukraine, les guerres comme celles du Soudan ou de la RDC sont sans enjeu stratégique pour la communauté internationale. Car, ce sont des guerres qui ne menacent ni l’Otan, ni la Chine, encore moins la Russie.

Et le paradoxe est que cette fameuse communauté internationale n’est pas du tout pour la paix en Ukraine. La preuve, c’est elle qui livre des armes à Kiev ! Bombes à sous-munitions, chars Léopard, missiles Scalp… C’est une guerre qui leur coûte des milliards de dollars par jour, mais ils continuent à la financer !

Ainsi, le peu d’intérêts géostratégiques en Afrique, fait que les guerres africaines figurent rarement sur l’agenda de discussions de grandes puissances. On ne peut malheureusement pas compter sur l’ONU pour arrêter la guerre au Soudan ou en RDC. Cette ONU est devenue une coquille vide. L’Union africaine n’en parlons pas. On ne sait même pas pourquoi elle existe.

Ce qui est grave c’est que la guerre du Soudan prend une tournure ethnique dans le Darfour. Les gens sont tués en raison de leurs origines tribales. La fosse commune découverte contenait des corps de personnes issues d’une même ethnie : les Massalit. Des femmes, des enfants… Curieusement, pas assez pour attirer l’attention de la communauté internationale ! Ainsi, aucune solution ne semble en vue. Exactement comme c’est le cas en Ukraine.

Au Soudan, non seulement, les seigneurs de guerres, les généraux Al-Burhan et Hemetti Dagalo ne respectent pas leur parole quand ils annoncent un cessez-le-feu, mais aussi ils semblent se contenter du statu quo. Ils s’en foutent de ces morts, ces charniers et ces centaines de milliers de réfugiés et de déplacés internes. Dans ces conditions, il est clair que cette guerre est partie pour durer des mois, voire des années.

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