Guinée : malgré le changement de régime, l’argument ethnique reste très fort

Le départ d’Alpha Condé n’y a rien changé. Le discours ethnique est toujours présent en Guinée. Peulhs et Malinkés ne cessent de se stigmatiser sur les réseaux sociaux. Pourtant, le changement de régime était censé tourner les pages noires de la Guinée.

En Afrique, les gens raisonnent encore en termes d’ethnies. Quand vous êtes au pouvoir, dans l’opposition ou dans les entreprises publiques, on ne juge pas votre travail par vos compétences ou vos échecs, on regarde plutôt vos origines ethniques.

Voici cette citation prêtée à Elhadj Djeriba Diaby et partagée sur Twitter. Capture d’écran :

L’ethnie du président

Sur les réseaux sociaux guinéens, on n’hésite pas à rappeler que l’ancien président Alpha Condé est un Malinké, et que son successeur Mamady Doumbouya est également Malinké. En disant cela, on veut sans doute passer un message que ce sont toujours les Malinkés qui sont au pouvoir.

D’autre part, la haine contre les Peulhs continue. Les noms de « Diallo » qui seraient en majorité peulhs sont régulièrement tournés en dérision. Certains vont jusqu’à dire qu’un Peulh ne sera jamais président de la République en Guinée. Certains Peulhs ont également des sentiments hostiles aux Malinkés. Ce genre de discours haineux ne peuvent que fragiliser l’unité du peuple guinéen.

Sur un groupe Facebook en Guinée, un internaute a partagé ceci :

« Certains Malenké qui soutenaient Alpha Condé hier ne soutiennent pas #Doumbouya aujourd’hui parce-qu’ils l’aiment. Ils le font juste parce-que ce dernier est Malenké. Et tout ce qu’ils souhaitent c’est que ce dernier redonne le pouvoir à un autre Malenké. Comme si l’ethnie Malenké est la seule ethnie en Guinée.

Y’a même des Guinéens qui pensent que le Peul ne doit pas avoir le pouvoir en Guinée. Quand j’entends ces genres de propos, j’ai envie de me suiciderLes mentalités doivent changer dans ce pays.Que certains Peuls aussi arrêtent de soutenir Cellou parce-qu’il est Peul »

Capture d’écran :

Décourager l’ethnicisme

Les autorités de transition, qui ont jusqu’ici montré leur volonté de remettre le pays sur les rails, doivent tout mettre en œuvre pour stopper les discours de haine ethnique. Elles doivent construire un sentiment d’appartenance à une nation et non à des ethnies. Si le sentiment ethnique est plus fort que le sentiment national, alors il faudra attendre longtemps pour que la Guinée se relève.

#TaHaineRefleteTonCoeur

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