Dessin Internews Côte d'Ivoire

Ces leaders politiques congolais qui ne condamnent jamais les discours de haine

Qui ne dit mot consent, dit-on. Les discours de haine et les violences doivent être condamnés ouvertement, sans ambages. Et ce sont les leaders qui doivent donner l’exemple. Hélas, en RDC, beaucoup de leaders politiques se taisent face au mal.

En République démocratique du Congo, beaucoup de propos haineux et de conflits interethniques ont pour soubassement le soutien à tel ou tel leader politique. Quand vos partisans insultent et font des violences sous prétexte de vous soutenir et que vous vous taisez, cela ne peut que permettre à l’opinion de tirer des conclusions. Qui ne dit mot consent.

S’attaquer à l’ethnie de l’adversaire politique

Un jour, un homme politique a dans une vidéo encouragé l’extermination des populations Banyamulenge. Des messages anti-Tutsi  passent régulièrement au grand jour et sur les réseaux sociaux. On voit rarement, sinon jamais, les grands leaders politiques congolais condamner ces discours haineux.

On a vu des députés et des activistes faire l’apologie de la haine ethnique et de la sécession parce qu’ils soutiennent tel ou tel leader politique de leur province. Jamais ces leaders ne se sont exprimés ouvertement pour condamner et se démarquer de ces discours haineux. Ou vous êtes co-auteurs, ou bien complices. Dans certains cas, ils ont même essayé de justifier ces discours de haine. Nous nous refusons de mentionner des noms ici pour ne pas les exposer.

Des individus ont été agressés, certains morts de manière suspecte, mais parce qu’ils ne partageaient pas les opinions politiques de ces fameux leaders, alors silence radio. En d’autres termes, si vous êtes victime d’actes de haine et de violences, avant de compatir, on regarde d’abord si vous êtes de quelle ethnie, quel parti politique, quelle province…

Soutenir le mal pour son positionnement politique 

Le jeu politique en RDC est tellement corrompu. Le fair-play n’existe pas. Un homme politique en perte de vitesse se rabat sur son ethnie et sa province pour se repositionner. C’est une honte que des personnalités poursuivies en justice pour détournement des deniers publics, reçoivent le soutien inconditionnel des caucus de députés, notables et chefs coutumiers de leur ethnie. Des marches de soutien sont même organisées par leurs militants.

Les leaders politiques véreux qui bénéficient de tels soutiens, ne peuvent que fermer les yeux sur les infractions de ceux qu’ils appellent leur « base ». C’est la seule explication de leur silence. Il est inadmissible qu’un leader politique reste silencieux lorsque ses partisans lynchent et blessent grièvement un citoyen pour avoir osé porter un t-shirt à l’effigie d’un adversaire politique !

Les idéologies d’extrême droite, ça existe aussi en Afrique. Sauf que ici l’extrémisme est tribal…

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