Burkina Faso : de grâce, protégez les Peuhls !
L’ethnie peuhle du Burkina est régulièrement victime de discours de haine. Pour preuve, des enregistrements sonores circulent encore sur les réseaux sociaux appelant à une épuration ethnique contre les Peuhls au motif qu’ils sont à l’origine des attaques terroristes au Burkina Faso. Il vaut mieux prévenir que guérir.
De prime abord, il faut saluer l’attitude du gouvernement burkinabè qui a condamné sans ambages ces appels aux meurtres visant la communauté peuhle. Les Peuhls ont droit à la vie. C’est triste qu’en ce 21e siècle, il y ait des gens qui pensent encore à commettre un génocide pour exterminer une ethnie qu’ils n’aiment pas. C’est insensé de haïr tout un peuple sur la base de préjugés.
Tous les Peuhls sont-ils des djihadistes ?
Nous n’avons cessé de dénoncer cette conception erronée de la lutte contre le terrorisme. Tous les djihadistes ne sont pas des Peuhls et tous les Peuhls ne sont pas des djihadistes. Le fait que des ressortissants peulhs soient comptés parmi les terroristes ne fait pas de toute l’ethnie peuhle des djihadistes. En janvier 2019, en représailles aux attaques terroristes, pas moins de 210 villageois peuhls avaient été tués à Yirgou au Burkina Faso.
La vérité est que la haine viscérale dont cette communauté est victime n’a pas commencé avec le terrorisme. Evoquer les attaques djihadistes aujourd’hui pour justifier des appels aux massacres, n’est qu’un faux prétexte. En effet, depuis plusieurs décennies, il existe un réel problème d’acceptation des Peuhls en tant qu’ethnie dans plusieurs pays d’Afrique.
Combien de fois n’a-t-on pas entendu des discours du genre : « Les Peuhls sont des esclaves » ou encore »Un Peuhl ne peut accéder au pouvoir. »
Captures d’écran :
« Les auteurs déjà identifiés »
Au cours d’une interview sur RFI, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Lionel Bigo, confirme que les autorités ont identifié certains des auteurs d’audios appelant à massacrer les populations peuhles du Burkina Faso. Le gouvernement dit prendre aux sérieux les menaces d’épuration ethnique des Peuhls.
« Certains des auteurs [des audios] ont déjà été identifiés, certains ont déjà été interpellés. Ils vont être entendus. Tous ceux qui se sont lancés dans ce genre de diatribes répondront devant la loi », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous refusons de rentrer dans un conflit ethnique. Le seul ennemi qui reste au Burkina ce sont les terroristes. »