Conflit entre Teke et Yaka dans le Mai Ndombe : le front Ouest des violences au Congo ?

De nouvelles violences meurtrières en RDC. Cette fois-ci ce n’est pas dans l’Est, mais en territoire de Kwamouth, province du Mai Ndombe dans l’ouest du pays, les communautés Teke et Yaka ont décidé de se faire la guerre, causant des morts et des déplacés.

Deux ethnies sœurs devenues rivales en territoire de Kwamouth au Mai Ndombe ont pris les armes. Elles se disputent les terres et les taxes. Un premier bilan fait état de 18 morts, plusieurs blessés et des cases incendiées.

« Boma Muyaka tika Muteke » !

Les Teke et les Yaka vivaient pourtant paisiblement toutes ces années. D’où vient cette haine qui les divise et les pousse à la violence aujourd’hui ? Au point d’entendre des appels aux meurtres du genre : « Boma Muyaka, tika Muteke ! » (Tuez le Yaka, laissez en vie le Teke). Ce genre d’appels aux meurtres est très dangereux.

Le chargé de communication du gouverneur du Kwilu, Cyrille Ekwe, donne son témognage :

« Nous sommes arrivés au niveau du camp Banku, on a trouvé quatre barrières. En notre présence, nous avons vu des morts qu’on a abattus violemment. Et nous avons vu comment est-ce qu’un groupe de jeunes était en train d’identifier les passants, c’est-à-dire, les chauffeurs des taxis-motos, des bus et les propriétaires de véhicules privés. On demande des cartes d’électeurs. Nous avons vu cinq corps par terre. » 

Les nouveaux MaiMai de l’Ouest ?

Chaque camp a désormais une milice. Veut-on reproduire les tristes scénarios de l’est du pays où presque chaque communauté dispose de son groupe armé ? Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que ces milices communautaires sont des couteaux à double tranchant. Si aujourd’hui, elles prétendent protéger la communauté, demain elles deviendront des forces du mal qui commettront des exactions même contre ceux qui les ont créées.

Les deux peuples Yaka et Teke doivent revenir aux meilleurs sentiments. Ils ont intérêt à déposer les armes et à régler leurs différents comme frères et sœurs, fils et filles d’une même province, d’un même pays. Se regarder en face et se poser la question : pourquoi nous entretuons-nous ? Que gagnons-nous à verser tant de sang ?

Personne n’a oublié les atrocités de la guerre intercommunautaire de Yumbi entre les peuples Banunu et Batende en 2018. On y a dénombré plus de 800 morts, pour rien. Et les vrais coupables n’ont jamais été jugés.

Agir rapidement

Que ceux qui jouent à la main noire et attisent les tensions ethniques soient démasqués et traduits en justice. Le pays a déjà trop de conflits armés à gérer pour lui en créer d’autres aujourd’hui. Déjà une crise humanitaire est en cours dans le Mai Ndombe. Ces habitations incendiées, ces femmes, ces enfants et ces vieillards jetés sur la route de l’exode… Il est plus facile de créer des crises et des guerres ; mais y mettre définitivement fin, cela prendra des mois, voire des années. Un conflit long, une guerre d’usure ou un conflit éclair, personne n’en a besoin.

Les hautes personnalités ressortissantes de la province du Mai Ndombe feraient mieux de se réunir et de trouver rapidement les voies et moyens d’éteindre ce conflit avant qu’il ne soit trop tard. Cela ne devrait pas atteindre. On ne devrait pas banaliser les conflits armés en République démocratique du Congo, alors que des vies innocentes sont en danger.

Stop la guerre dans le Mai Ndombe !

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