Lutte contre les discours de haine : Facebook ne sera pas suspendu au Kenya
La Commission pour la cohésion et l’intégration nationales du Kenya, un organe indépendant, a récemment menacé de suspendre Facebook. Elle avait donné sept jours à ce réseau social pour supprimer les discours de haine publiés sur sa plateforme et liés à la campagne électorale en cours dans le pays. Mais le gouvernement kényan s’est opposé à toute idée de suspendre les réseaux sociaux.
Accusé de servir d’instrument de propagation de discours de haine, Facebook échappe ainsi à un blocage de sa plateforme au Kenya. La menace de suspension était brandie par la Commission de cohésion et d’intégration nationales du Kenya (NCIC).
« Facebook viole les lois de notre pays. Ils se sont permis d’être un vecteur de discours de haine et de désinformation », avait déclaré Danvas Makori de la Commission pour la cohésion et l’intégration nationales du Kenya.
Et d’ajouter : « Ce pays est plus grand que toute entreprise de médias sociaux. Nous ne permettrons pas à Facebook ni à aucun autre réseau social de compromettre la sécurité. »
Auparavant, un rapport du groupe de défense Global Witness dénonçait déjà cette situation. Il indique que des publicités appelant au viol et à des massacres ont été diffusées sur Facebook.
Pas assez pour suspendre Facebook !
Finalement, le ministre kenyan de l’Information et des Technologies, Joe Mucheru, a coupé court à toute spéculation sur cette affaire. Il a annoncé que les réseaux sociaux ne seraient pas suspendus au Kenya, surtout pas en cette période électorale. Pour lui, le gouvernement ne peut violer le droit des citoyens à l’accès à Internet et aux réseaux sociaux.
Quoi qu’il en soit, que Facebook soit suspendu ou non, la réalité est que beaucoup de messages haineux et violents sont véhiculés sur ce réseau social, tout comme sur d’autres encore. Il est vrai que Facebook fait déjà des efforts pour lutter contre les discours de haine, mais ce n’est pas encore suffisant.
Ainsi, nous pensons que pour préserver leur crédibilité, les entreprises de médias sociaux ont intérêt à intensifier la traque et la suppression systématique des messages qui transforment les réseaux sociaux en des armes de destruction de l’unité des peuples. Bloquer les utilisateurs qui propagent de tels messages peut être aussi une solution efficace.
Rappelons que la Commission pour la cohésion et l’intégration nationales du Kenya est un organe indépendant créé pour lutter contre les discours de haine après que des violences électorales aient fait plus de 1000 morts dans le pays entre 2007-2008.