L’interdiction des prières nocturnes dans les mosquées divise les Guinéens
Pour éviter la propagation du Covid-19 pendant le ramadan, le gouvernement guinéen a interdit les prières nocturnes dans les mosquées sur toute l’étendue du pays. Mais cette décision ne plaît pas à tout le monde. Plusieurs musulmans guinéens sont contre et cela donne lieu à des échanges de messages haineux sur les réseaux sociaux.
Des mosquées interdites la nuit, le sujet divise les Guinéens et ça chauffe sur les réseaux sociaux. Dans un post sur Facebook, un internaute qualifie le président Alpha Condé de « pharaon » pour avoir interdit les cultes nocturnes musulmans. Voici in extenso ce qu’il dit :« Alpha faraon/Condé à interdit la prière ( salât) . Il ne veut plus le paradis pour les guineens ! Je demande àux imams manipuler par le faraon condé de démissionner à leurs postes de chefs religieux car se sont des hypocrites mécréants ! »
Capture d’écran :
Ce post a suscité des réactions haineuses visant l’ethnie peuhl. En commentaires on peut lire : « Batard, un Peuhl mal né ! », « maudit », « tu es fou, sale politicien », « à cause de votre haine, toute la Guinée vous déteste »…
Capture d’écran :
Africa Sans Haine condamne ces insultes mêlées de haine ethnique.
L’interdiction des cultes est perçue par certains Guinéens comme une provocation et injustice des autorités contre les musulmans. Dans des propos repris par le site referenceguinee.net, Moussa Sacko, le premier imam de la mosquée de Senkéfara déclare : « Je veux dire à nos dirigeants qu’on est tous Guinéens et la religion musulmane est ce que nous exerçons. Ils (gouvernants) veulent jouer avec ça et on ne va pas l’accepter. Personne, je dis bien personne n’osera dire désormais en Guinée de fermer les mosquées.
Les universités sont ouvertes, les étudiants viennent de 08h à 20h, les boîtes de nuit sont ouvertes, les bars maquis fonctionnent. Ils veulent éteindre l’islam en Guinée. On ne va jamais accepter cela… »
Des émeutes ont éclaté dans certains quartiers de la ville de Kankan opposant les forces de l’ordre à des manifestants qui réclament la liberté de tenir des cultes nocturnes dans les mosquées.
En vue de baisser la tension, il est urgent que les uns et les autres à mettent de l’eau dans leur vin. Le gouvernement ferait mieux d’inviter les imams pour leur expliquer le bienfondé de la mesure et trouver un terrain d’entente. Car il faut surtout éviter que l’interdiction des cultes ne se transforme en guerre de religion en Guinée.