Beaucoup d’émotion à Cotonou au retour des trésors royaux béninois volés pendant la colonisation

La colonisation et la traite négrière subies par l’Afrique sont des crimes contre l’humanité qui ont porté un coup fatal à la dignité même des Africains. Au cours de cette période sombre, des trésors et des œuvres d’art du continent ont été volés par le colonisateur et logés dans des musées en France, en Belgique et ailleurs. C’est le cas des trésors royaux du Bénin.

Aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’émotion que les Béninois ont vu ce mercredi 26 de leurs trésors royaux historiques revenir à Cotonou après plus d’un siècle passé au musée du Quai Branly en France. En effet, ce rapatriement est considéré comme un retour d’éxil, mieux une sortie de prison de ces trésors de l’ancien royaume du Dahomey. Ces crimes de la colonisation ont contribué à entretenir le mépris et la haine envers les Africains en Occident.

« Ce ne sont pas que des biens culturels, c’est notre âme !« 

A Paris, lors de la signature de l’acte de transfert de proprité de ces trésors, les mots du président Patrice Talon ont été très forts et ont fait sensation. En pésence du président Macron, il a déclaré : « Tout à l’heure, j’ai entendu le maitre des cérémonies dire : les biens culturels du royaume d’Abomey. Mais c’est beaucoup plus que ça ! C’est notre âme, Monsieur le président ! »

Le président Patrice Talon a exigé que soient également restituées au Bénin d’autres œuvres gardées en France. « Comment vous voulez-vous qu’à mon départ d’ici avec les 26 œuvres mon enthousiasme soit total pendant que le dieu Gou, œuvre emblématique représentant le dieu des métaux et de la forge, la tablette du Fâ, œuvre mythique de divination du célèbre devin Guédégbé, et beaucoup d’autres, continuent d’être retenus ici en France, au grand dam de leurs ayants droits ? », a dit le président béninois à son homoloque français Emmanuel Macron.

Cependant, une chose est de rapatrier ces œuvres, une autre est de bien les conserver au Bénin. Or, nous savons que nos pays africains n’ont pas la culture de conservation d’oeuvres d’art. A titre d’exemple, il y a quelques jours, 25 000 œuvres d’art historiques ont été entièrement consummées dans l’incendie d’un musée en République démocratique du Congo.

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