Tunisie : quand la haine des noirs vient du président Kaïs Saïed lui-même

Les propos du président tunisien continuent de faire des vagues. Le 21 février 2023, Kaïs Saïed a accusé les migrants illégaux subsahariens de vouloir « modifier la composition démographique de la Tunisie pour en faire un pays africain ». Des propos qualifiés de racistes et de haineux par l’Union africaine.

Depuis le 20 février 2023, la police tunisienne mène une opération contre des migrants subsahariens en situation irrégulière. Mais de nombreux témoignages font état de violences et de traitements racistes contre les noirs dans le pays, et ce, qu’ils soient sans papiers ou non. Une situation que dénoncent plusieurs pays africains, mais aussi des organisations de défense des droits de l’homme et de migrants.

En RDC par exemple, le gouvernement a convoqué son l’ambassadeur de Tunisie à Kinshasa pour lui dire son indignation. Le ministre congolais des Affaires étrangères Christophe Lutundula a tweeté : « J’ai reçu aujourd’hui l’ambassadeur de Tunisie en RDC. Je lui ai exprimé les vives préoccupations de la RDC pour la sécurité de nos compatriotes en Tunisie et demandé que tout soit fait pour les sécuriser. »

Sur les réseaux sociaux tunisiens, les discours sont racistes envers les noirs désignés en Tunisie par le terme « Africains », comme pour dire que les Tunisiens eux ne sont pas Africains. Le président Kaïs Saïed a lui-même déclaré en substance que les migrants illégaux veulent « modifier la démographie de la Tunisie pour en faire un pays africain ». Et c’est le même mépris contre les noirs dans tous les pays du Maghreb.

Un graffiti et des noirs arrêtés à Tunis. Capture d’écran photo France 24.

Des noirs régulièrement tabassés par des policiers ou de simples individus c’est monnaie courante en Tunisie. Ce qui énerve beaucoup d’Africains c’est aussi des propos arrogants du ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar qui minimise les faits en niant l’existence de discours haineux contre les noirs dans les propos du président tunisien.

« Le président de la République était absolument dans ses responsabilités en disant cela. Mais c’est de la responsabilité de tous ceux qui interprètent… J’étais très étonné du communiqué de l’Union africaine. Qu’est-ce que ça veut dire discours haineux ? De quoi parle-t-on ?… », a déclaré Nabil Ammar. Comme si selon lui, lorsque des migrants noirs, clandestins ou non, sont tabassés, insultés et humiliés en Tunisie, l’Union africaine devrait garder le silence.

Les Tunisiens de race noire sont également inquiets de la montée de la négrophobie dont ils sont eux-mêmes victimes dans leur pays.

#StopRacisme

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