Moïse Katumbi victime de discours de haine après l’annonce de sa candidature à la présidentielle
Plus les élections approchent, plus les discours de haine augmentent en République démocratique du Congo. Le candidat Moïse Katumbi en est déjà victime. En effet, pour avoir annoncé sa candidature à la présidentielle de 2023, l’ancien gouverneur du Katanga fait face à de discours haineux et xénophobes en raison de ses origines étrangères.
C’est dans une interview sur France 24 et RFI que Moïse Katumbi a annoncé officiellement sa décision d’affronter Félix Tshisekedi à la prochaine élection présidentielle. Seulement voilà, immédiatement après l’annonce, les réseaux sociaux congolais ont explosé de messages de haine contre l’ancien gouverneur du Katanga. On lui rappelle ses origines juives, ses liens avec la Zambie qui serait le pays de sa mère, ainsi que les origines supposées étrangères de sa femme.
Une phrase revient souvent dans les réseaux sociaux : « Katumbi ne peut diriger le Congo, car il n’est pas de père et de mère », pour dire qu’il n’a pas de parents biologiques congolais. Ce genre de discours est dangereux et n’est pas de nature à favoriser la cohésion nationale dans le pays, quand on sait que Moïse Katumbi compte de nombreux partisans en RDC.
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) validera-t-elle sa candidature ? On espère que oui. D’autant plus qu’il faut des élections inclusives pour éviter des contestations et des violences électorales inutiles. De leur côté, les partisans de Katumbi usent eux aussi de discours de haine contre le peuple kasaïen dont fait partie Félix Tshisekedi. Le climat électoral s’annonce donc électrique.
En 2018, Moïse Katumbi avait déjà été empêché par Joseph Kabila à se présenter à l’élection présidentielle. Alors qu’il vivait en exil, Katumbi avait même été privé de son passeport congolais, sous prétexte d’une nationalité italienne qu’il détiendrait. C’est l’actuel président Félix Tshisekedi qui lui a permis de revenir librement au pays. Le leader du parti Ensemble pour le changement a fait partie de l’Union sacrée, la coalition au pouvoir du président Tshisekedi, avant de claquer la porte et d’annoncer sa candidature au scrutin présidentiel de décembre 2023.