Présidentielle en RDC : les candidats Katumbi, Fayulu et Mukwege rejettent les résultats avant qu’ils soient publiés !

Les élections présidentielle, législatives et municipales ont eu lieu entre le 20 et le 21 décembre 2023 en RDC. En dépit des problèmes logistiques, notamment des dysfonctionnements et des retards à l’ouverture de plusieurs bureaux de vote, les Congolais ayant une carte d’électeur, ont voté massivement. Il est curieux de constater qu’au lieu d’attendre la publication des résultats, l’opposition rejette déjà tout le processus électoral, après y avoir participé.

Peut-on parler d’un chaos électoral ?

Toutes les missions d’observation électorale sérieuses actuellement en RDC, ont jusqu’à présent déploré les dysfonctionnements qu’il y a eus, mais sans jamais remettre en cause l’ensemble des élections. C’est le cas de la mission d’observation du Centre Carter, mais aussi celle de l’Union africaine, pour ne citer que celles-là.

Si on tient compte du fait que le pays dispose de pas moins de 73000 bureaux de vote. Des irrégularités dans 20, 30 ou 50 bureaux sur 73000 peuvent-elles faire discréditer tout le processus ? Les Congolais n’ont pas besoin de crise délibérément créée, alors qu’ils sont déjà victimes de près de trois décennies de conflits armés dans l’est du pays.

« Il faut réorganiser les élections » ?

Lorsque les grandes figures de l’opposition ont voté le 20 décembre, elles ont exprimé leur confiance au micro des journalistes pour attendre la publication des résultats. Mais lorsque le dépouillement des bulletins a commencé dans les différents bureaux de vote, et que les tendances semblaient se dessiner irréversiblement en leur défaveur, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege et les autres, ont décidé de rejeter l’ensemble des élections, sans même attendre la publication des résultats par la Ceni.

Les deux opposants ont immédiatement appelé à de « nouvelles élections » et à mettre en place une nouvelle équipe de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Question : d’où proviendront les moyens pour tout refaire, quand on sait les sacrifices consentis par le gouvernement et le contribuable congolais pour organiser le processus électoral en RDC dans le délai constitutionnel ?  

Ils vont descendre dans la rue 

Les opposants prévoient déjà une marche de protestation à Kinshasa le mercredi 27 décembre. Toute la question est : contre quoi protestent-ils, alors que tous les résultats des élections ne sont même pas encore publiés ? Pourquoi ne pas attendre la publication avant de contester ? Et s’il arrivait que les résultats leur soient favorables, vont-ils les rejeter ?

En tout cas, les leaders de l’opposition ont choisi une démarche qui ne s’explique pas et qui est susceptible de créer des troubles inutiles. En faisant cela, ils jouent le jeu de la déstabilisation de leur propre pays. Leur démarche démontre qu’ils ne sont pas prêts à accepter tout résultat contraire à leurs convictions. Or, à une élection, le président sortant peut perdre ou gagner ; l’opposition aussi ! Et s’il y a des contestations à faire, c’est à la Cour constitutionnelle et non dans la rue. Mais jusqu’à présent, tant que tous les résultats ne sont pas encore publiés, la démarche de Fayulu, Mukwege et compères, peut être interprété comme une fuite en avant pour brouiller les pistes et masquer une éventuelle défaite.

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