Comment circulent illicitement les armes à feu en Afrique ?

La circulation illicite d’armes à feu est un fléau en Afrique. La contrebande se porte bien dans les pays instables. De jour comme de nuit, les armes circulent intensément parmi les civils. C’est ce qui alimente l’insécurité, la criminalité et les attaques terroristes sur le continent.

On se demande comment les terroristes, les groupes armés et les criminels arrivent à se procurer des armes de guerre. La réponse est que souvent ce sont des armes volées, livrées ou achetées clandestinement. C’est aussi des armes que certains gouvernements, autorités ou hauts gradés de l’armée livrent à leurs milices privées ou aux groupes armés qu’ils parrainent.

Des cargaisons déguisées pour faire passer les armes

Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on peut voir un homme décharger des kalachnikovs neuves cachées dans un sac plein de céréales. Et le groupe qui réceptionne la cargaison s’en réjouit en disant : « Excellent job ! Wonderful ! »

Vidéo.

En effet, les armes circulent illicitement en étant dissimulées dans de la nourriture ou des cartons d’autres marchandises. Cette pratique est courante en Afrique.

Récemment, plus de 115 kilos de cocaïne d’une valeur marchande d’environ 10 millions d’euros, ont été saisis au Burkina Faso. Ils étaient cachés dans un chargement de sacs de farine de manioc et transportés dans un camion en provenance de la Sierra Leone pour aller livrer cette drogue au Ghana.

Ainsi, ces camions poids lourds qui font le commerce transfrontalier n’amènent pas que des denrées alimentaires ou des produits manufacturés. Ils acheminent aussi plusieurs armes de guerre. Cela se fait avec la complicité, la négligence ou le manque de contrôle des agents de douane ou des services de sécurité.

Sur des motos, dans des coffres de voiture…

Comment expliquer que des djihadistes au Sahel ou de simples milices et groupes armés au Congo détiennent un arsenal impressionnant qui leur permet de tenir tête aux forces armées loyalistes ? Quelqu’un leur livre des armes. Et c’est un trafic juteux.

Ces villageois qui se déplacent avec des fardeaux sur leurs motos… ils vous diront que c’est du poisson, des pommes de terre, ou quelque chose de ce genre.  Parfois, le contenu de ces colis ce sont des couteaux, des machettes et des barres de fer destinés à la guerre entre communautés ethniques.

En Afrique, plusieurs aéroports, routes, stations de trains, etc., ne sont pas équipés de scanner de contrôle. Dans ces conditions, pour connaître le contenu d’un bagage, il n’y a que deux solutions : l’ouvrir ou faire foi aux déclarations du propriétaire. Et comme on ne peut pas ouvrir systématiquement chaque bagage, cela signifie que beaucoup de marchandises illicites (dont les armes) passent par les mailles du filet.

Les fusils traditionnels

Les armes traditionnelles circulent également beaucoup. En RDC par exemple, une arme à feu de fabrication artisanale se négocie entre 20 et 30 dollars américains. Attention ! Il ne s’agit pas de lances ou de machettes. Mais des revolvers et de kalachs utilisant des balles modernes réelles. Certaines de ces armes sont destinées à la chasse, mais d’autres tombent entre les mains des criminels.

Pour contrôler la circulation transfrontalière des armes à feu, il faut un contrôle efficace des points d’entrée et de sortie sur les frontières et à l’intérieur de nos pays. Cela suppose une bonne collaboration des services tels que Interpol et des polices de différents pays. Il faut aussi se doter de moyens et de technologies pouvant faciliter un meilleur contrôle.

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