RDC : sitôt nommée Première ministre, Judith Suminwa victime de propos misogynes
Lundi 1er avril 2024, le président Félix Tshisekedi a nommé Judith Suminwa Tuluka au poste de Premier ministre de la République démocratique du Congo. C’est la première fois qu’une femme occupe une telle fonction dans ce pays. Seulement voilà, en dehors des félicitations qui fusent de partout, Judith Suminwa Tuluka fait déjà face à des propos haineux qui traduisent une certaine misogynie.
En nommant Judith Suminwa, 56 ans, Félix Tshisekedi fait un vrai honneur à la femme congolaise juste après la clôture du mois de mars. Cependant, la nouvelle Première ministre n’est pas une parvenue. Elle est économiste de formation et a travaillé dans le secteur bancaire, mais aussi comme experte du PNUD. Avant sa nomination, elle était déjà ministre du Plan. Ainsi, à la primature, Judith Suminwa va succéder à celui qui, jusqu’à présent, était son Premier ministre, en l’occurrence Jean Michel Sama Lukonde.
Parce qu’elle est une femme ?
Sur les réseaux sociaux, beaucoup s’en prennent violemment à Félix Tshisekedi, le qualifiant d’incompétent pour avoir nommé une femme comme chef du gouvernement. Certains vont jusqu’à dire que le chef de l’État congolais n’a fait que nommer l’une de ses maîtresses.
Capture d’écran
D’autres se disent très déçus qu’une si haute fonction de Premier ministre soit confiée à une femme. Certains comparent la nouvelle Première ministre à une femme de théâtre.
Capture d’écran :
Dans d’autres publications, des internautes congolais nient même les origines ethniques du Kongo Central de Judith Suminwa. Pour lui, la Première ministre est de la même ethnie que le président Félix Tshisekedi qui l’a nommée. Un autre va jusqu’à douter de sa nationalité congolaise.
Capture d’écran :
Traduction : « Arrëtez de rouler les Ne Kongo. Cette Judith-là n’est pas Ne Kongo. Son père est Muluba du Kasaï. Sa mère est blanche. C’est son mari qui est Ne Kongo. »
La liste de posts haineux contre Judith Suminwa Tuluka n’est pas exhaustive. Bref, toutes ces publications n’expriment qu’une chose : le refus d’accepter que la femme occupe de hautes fonctions politiques en République démocratique du Congo. Il faut plutôt donner la chance à la nouvelle Première ministre et la juger sur les actes.