« Les élections ce n’est pas une priorité ! », cette déclaration polémique du putschiste burkinabè Ibrahim Traoré
A l’occasion du premier anniversaire de son accession au pouvoir par un coup d’État, le chef de la junte burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré a expliqué ne pas être préoccupé par l’idée d’organiser les élections au Burkina. « Les élections ce n’est pas une priorité ! », a-t-il déclaré au cours d’une interview à la télévision nationale. Il promet même de modifier la Constitution.
Pour ce jeune leader de la junte, la priorité de son régime c’est la sécurité. Cependant, cette déclaration en dit long sur la volonté ou non de la junte à rétablir l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable. Car, si c’est seulement la sécurité qui est une priorité pour lui, cela veut dire en d’autres termes que tant qu’il y aura l’insécurité et les violences djihadistes dans le pays, il n’y aura pas d’élections et donc pas de retour à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso. Peu importe combien de temps cela prendra.
Ces propos d’Ibrahim Traoré rejoignent ceux tenus par un autre putschiste d’Afrique de l’Ouest : le colonel Mamady Doumbouya, président de transition de la Guinée. Récemment, à la tribune de la 78e Assemblée générale des Nations Unies, il a déclaré : « Le modèle de démocratie occidental ne marche pas pour l’Afrique ! » Et dans son discours, lui non plus n’a pas fait allusion à l’organisation des élections pour remettre le pouvoir aux civils en Guinée.
Scénario quasi-identique au Mali où les élections prévues en février 2024, viennent d’être reportées à une date ultérieure qui jusqu’à présent n’est toujours pas fixée. Par ces alibis et manœuvres dilatoires, on peut donc comprendre que ces fameuses juntes qui prétendent « libérer l’Afrique » de la prison occidentale, sont venues pour durer au pouvoir. Petit-à-petit, leur masque tombe. Mais certains parmi leurs populations tardent malheureusement à se rendre compte de leur vrai visage.
Ces militaires putshistes modernes pensent aimer leurs pays mieux que les civils, mais se retrouvent à commettre les mêmes erreurs politiques. La sécurité qu’ils ont promise pour justifier leurs coups de force n’est toujours pas rétablie. Bien au contraire, elle s’éloigne davantage.