Le Sénégal suspend TikTok pour « diffusion de messages haineux et subversifs »
Le président sénégalais Macky Sall souffle le chaud et le froid. Après avoir été applaudi pour son refus de se représenter pour un troisième mandat, son régime a tout de suite enchaîné des actions contraires à la démocratie. A l’heure qu’il est on peut dire que les libertés publiques sont en danger au Sénégal.
En effet, au nom de la sécurité nationale, le gouvernement vient d’interdire le réseau social TikTok « jusqu’à nouvel ordre ». Le ministre de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, Moussa Bocar Thiam a déclaré : « Il a été constaté que l’application TikTok est le réseau social privilégié par les personnes mal intentionnées pour diffuser des messages haineux et subversifs menaçant la stabilité du pays. »
Les libertés publiques en péril au Sénégal ?
A cette suspension de TikTok s’ajoutent les restrictions d’Internet déjà appliquées dans le pays. Il est vrai que la raison de diffusion de messages haineux et subversifs évoquée par le gouvernement pour suspendre TikTok peut être justifiable, mais il était pourtant possible de prendre d’autres sanctions que la suspension. Les autorités pouvaient par exemple identifier les comptes dangereux et les faire bloquer par le réseau social.
Autre exemple de la dégradation de la situation : il y a quelques jours, le principal leader de l’opposition Ousmane Sonko a été arrêté pour ses déboires judiciaires. Mais là où le bât blesse c’est lorsque le gouvernement a dissous son parti politique Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), l’accusant d’incitation à l’insurrection. Ousmane Sonko étant très populaire chez les jeunes, les manifestations de ses partisans pour sa libération ont fait deux morts.
En effet, des méthodes telles que restrictions d’Internet, interdiction de TikTok et dissolution des partis de l’opposition, donnent une mauvaise image au Sénégal qui est pourtant un pays très respecté en matière de démocratie. Le gouvernement ferait mieux de revenir sur ses décisions.