Il faut renouveler les sanctions de l’UE contre des responsables congolais
°Un article de Human Rights Watch. Les États membres doivent se tenir aux côtés des victimes et exiger que justice soit rendue.
Carbone Beni n’a pas fermé l’œil de la nuit le 17 décembre 2016. Six militaires le rouaient de coups alors qu’il venait de passer quatre jours, nu, dans un cachot obscur à Kinshasa. Beni avait été arrêté lorsqu’il militait pour que le président congolais de l’époque, Joseph Kabila, quitte le pouvoir à la fin de son second mandat. Dans la journée qui a suivi cette nuit de passage à tabac il s’est retrouvé face au général Ilunga Kampete, alors commandant de la Garde républicaine, unité d’élite. « Si vous voulez être libéré, dites aux médias que vous êtes prêt à travailler avec le président », l’a averti Kampete.
Depuis ce mois-là, Kampete fait l’objet de sanctions ciblées de l’Union européenne pour violations des droits humains. L’UE doit décider dans les jours qui viennent de proroger ou non ces sanctions – gel d’avoirs financiers et interdiction de visa – prises contre lui et 10 autres dignitaires de la République démocratique du Congo, tous responsables d’une violente répression et d’autres graves violations des droits humains. Ces sanctions devraient être reconduites.
Les sanctions de l’UE ont été imposées pour la première fois en décembre 2016 contre des individus qui avaient joué un rôle clé dans la répression politique. Les États-Unis et le Conseil de sécurité des Nations Unies ont également infligé des sanctions à de hauts fonctionnaires congolais. D’autres noms ont été ajoutés en 2017 à ces listes de personnalités sanctionnées.
Mais aucun de ces responsables congolais, comme Kampete, n’ont depuis fait l’objet d’enquêtes ou de poursuites judiciaires de la part du gouvernement pour violations présumées des droits humains, laissant aux victimes et à leurs familles le sentiment que justice ne sera jamais rendue.
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