Martin Wanyonyi, le seul albinos élu député au Kenya !
Il est de la circonscription de Webuye East au Kenya. Atteint d’albinisme, Martin Wanyonyi vient d’être élu député. Un poste qu’aucun albinos n’avait occupé avant lui par élection au Kenya.
S’exprimant sur sa victoire électorale, Martin Wanyonyi a déclaré : « Cette élection est historique, car c’est la première fois qu’une personne atteinte d’albinisme est élue par le vote. Je veux assurer les habitants de Webuye East que je tiendrai mes promesses. »
En effet, l’élection de Martin Wanyonyi est une fièreté et mérite qu’on s’y attarde. D’autant plus qu’en tant que personne atteinte d’albinisme, il fait partie d’une minorité non seulement victime de discours de haine, mais aussi persécutée dans la société. En siègeant désormais au Parlement kenyan, sa position va lui permettre de faire mieux entendre la voix de ceux de sa race, mais aussi d’initier des lois pour défendre et protéger sa communauté.
Faire reculer les stéréotypes
Les albinos sont attaqués au Kenya, parfois tués dans beaucoup d’autres pays africains, en raison des préjugés et stéréotypes qui sont véhiculés sur leur peau. Souvent, des rituels sataniques sont éffectués à l’aide d’organe humains de personnes albinos. Beaucoup ont du mal à trouver un emploi, un mariage ou à accéder à des avantages dans leurs familles à cause de leur peau. A l’école, dans la rue, au marché, ils sont traités avec un regard différent, souvent méprisant.
Même aux yeux de leurs parents biologiques, ils n’ont pas les mêmes droits que les enfants non albinos. L’élection de Martin Wanyonyi est une preuve qu’on peut être issu d’une minorité abandonnée et gravir des échelons. Son cas devrait inspirer d’autres personnes albinos.
Il ne peut oublier les difficultés qu’il a rencontrées dans sa vie parce qu’il était albinos : « Personne ne défendait mes droits. Que ce soit mes camarades de classe, mes professeurs ou même mes parents, personne ne comprenait vraiment qui j’étais. À cause de l’albinisme, nous subissons souvent des insultes, nous sommes exclus, discriminés… Certains ont même du mal à accéder à des soins de santé ou à une éducation. »
Désormais, rien n’empêche Wanyonyi d’aller plus loin. Certains le voient même postuler prochainement à la fonction de chef de l’Etat du Kenya. C’est le cerveau qui dirige et non la couleur de peau. Stop la haine contre les albinos !