La CPI envisage de lancer des enquêtes sur les crimes dans l’est de la RDC
Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a récemment séjourné en RDC sur invitation du gouvernement congolais. Objectif : étudier les voies et moyens d’enquêter sur les auteurs de crimes et de violences commises dans l’est de la RDC.
Karim Khan a visité la ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu. Ici, des atrocités sont régulièrement commises contre des communautés ethniques, souvent sur instigation des acteurs politiques. Il a eu également un tête-à-tête avec le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege. Les deux hommes ont parlé de la nécessité de lutter contre les cas de viols utilisés comme armes de guerres. L’est de la RDC c’est surtout des milliers de morts chaque année dont les auteurs restent impunis.
Le procureur de la Cour pénale internationale a également visité la ville de Bunia dans la province de l’Ituri au nord-est du pays. Une région où sévissent de groupes armés sanguinaires, tant nationaux qu’étrangers. Parmi eux, les rebelles musulmans ougandais des ADF. « Nous sommes venus voir comment nous pouvons travailler ensemble avec le gouvernement de la République démocratique du Congo et la Monusco pour enclencher une enquête, en vue de voir comment bloquer les violations dont sont victimes les femmes, les jeunes filles, les citoyens… Nous allons rencontrer le président de la République pour nous mettre d’accord sur comment nous allons nous y prendre », a déclaré Karim Khan en Ituri.
La société civile de l’Ituri compte sur la CPI pour lancer rapidement des poursuites judiciaires contre les seigneurs de guerres auteurs de crimes graves dans cette partie de la République démocratique du Congo. Le jeudi 1er juin 2023, un accord de coopération dans la lutte contre les crimes de guerres a été signé à Kinshasa entre la CPI et les autorités congolaises.
Un tribunal spécial sur le Congo, une solution ?
De nombreux Congolais estiment que les procédures de la Cour pénale internationale durent trop longtemps. Et même si la CPI arrive à lancer une arrestation, c’est souvent un seul individu qui pourrait être arrêté, alors que les auteurs de crimes graves en RDC sont nombreux et vivent des jours paisibles. D’où l’appel à la création d’un tribunal pénal spécial sur le Congo pour juger les nombreux criminels nationaux et étrangers qui ont commis des atrocités en République démocratique du Congo.