Dénis Kadima, un nom qui divise au lieu d’unir en RDC
Dans les réseaux sociaux, les discours de haine ces derniers jours tournent autour de l’entérinement de Denis Kadima comme nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante de RDC. Par des injures et des menaces, les Congolais se déchirent à son sujet.
En RDC, un président de la Céni est considérée comme la personne qui peut à tort ou à raison attribuer la victoire électorale même à un candidat non élu dans les urnes. C’est la raison des vives tensions de ces derniers jours entre catholiques et protestants d’un côté et d’autres confessions religieuses de l’autre. Denis Kadima a été désigné par six confessions religieuses (excepté les catholiques et les protestants). L’Assemblée nationale a entériné sa désignation. Reste au chef de l’Etat de valider ou non cette désignation.
Si les uns accusent Denis Kadima d’être proche du président Félix Tshisekedi, les autres le soutiennent en raison de sa grande expérience internationale en matière des processus électoraux.
La RDC divisée en deux
On observe dans le pays une fracture profonde entre les pro et les anti Denis Kadima. Les messages de haine viennent de deux camps. Ceux qui le soutiennent estiment que les autres refusent Denis Kadima pour ses origines Luba du Kasaï. En revanche, les détracteurs affirment que les six confessions religieuses ont subi des pressions et des tentatives de corruption de la part des proches du président Tshisekedi pour soutenir Denis Kadima. Dieu seul sait qui dit la vérité.
Seulement voilà, quand un processus électoral commence par des contestations, il finira par des contestations. Il est indéniable que le nom de Denis Kadima ne fait pas l’unanimité. Non seulement il donne lieu à une résurgence de messages haineux, mais aussi il fait perdre aux citoyens congolais le peu de confiance qu’ils pouvaient placer non seulement dans la Céni, mais aussi dans l’ensemble du processus électoral.
Rien que pour ces raisons, la logique voudrait que Kadima se retire et donne la chance à des candidats à même de recueillir un minimum de concensus. L’entérinement de Denis Kadima tend à diviser la plateforme Union sacrée de Félix Tshisekedi, car, un de ses alliés, en l’occurence Moïse Katumbi, a adressé une correspondance au président lui demandant de ne pas investir le bureau de la Céni entériné par l’Assemblée nationale.
Kadima, le candidat de vie ou de mort ?
Maintenir Denis Kadima c’est diriger le pays tout droit vers un processus électoral non inclusif et à des élections contestées d’avance. Le chef de l’État Félix Tshisekedi ferait mieux de ne pas tomber dans cette erreur. Car, l’expérience congolaise a déjà montré qu’un processus électoral non apaisé aboutit à des élections contestées et à des violences.
Au vu de la montée actuelle des discours de haine ethnique parmi les militants de certains partis et regroupements politiques, il y a lieu de craindre le pire lors des élections. Mieux vaut prévenir que guérir.