Tchad : c’est parti pour le dialogue national
Tous les yeux sont rivés sur le Palais du 15 janvier à Ndjamena au Tchad où s’est enfin ouvert le dialogue national. Celui-ci réunit autour d’une même table la junte au pouvoir, la classe politique, la société civile et les représentants de groupes armés tchadiens. Objectif : mettre fin à la guerre dans le pays et préparer le retour à l’ordre constitutionnel 16 mois après l’assassinat de l’ancien président Idriss Déby.
Dès l’ouverture de ces assises, devant 1400 délégués, le chef de l’État tchadien a prêché le pardon en ces termes : « Le pardon est la plus belle victoire. Il nous faut le pardon pour une victoire sur nous-mêmes. […] A la sortie de ce dialogue, je rêve de la renaissance d’un Tchad tourné vers l’avenir, où la justice sociale sera une véritable réalité. »
Les Tchadiens ont intérêt à saisir cette chance pour s’engager résolution dans la reconstruction de leur pays. En effet, rien ne vaut un dialogue franc et sincère. Quel que soit le degré d’inimitié et de divergences, ne jamais fermer la porte au dialogue.
Ces retours qui font du bien
Les unes après les autres, les délégations ont continué à débarquer à Ndjamena pour prendre part au dialogue national. C’est surtout l’arrivée des politico-militaires qui était scrutée par beaucoup de Tchadiens. Ils savent que, sans la participation des groupes armés, le dialogue national aura beaucoup de mal à ramener la paix au Tchad. Or, c’est de la paix que le pays a le plus besoin.
Parmi les politico-militaires de retour à Ndjamena ces derniers jours figurent Mahamat Nouri de l’UFDD et Timan Erdimi de l’Union des forces de la résistance (UFR). Ils ont foulé ainsi le sol de leur pays après environ 17 ans passés en exil. Beaucoup d’émotions parmi leurs partisans en voyant ces fils du Tchad revenir sur le sol de leurs ancêtres.
Des accolades, des sourires, des selfies, une belle ambiance… voilà ce qu’on a vu à leur retour. Et c’est l’un des mérites de ce dialogue national voulu par le Conseil national de transition au pouvoir. Mettre tous les Tchadiens ensemble et non se pointer les bouts de canons.
Les Tchadiens vous regardent
Tous les espoirs sont placés dans ce dialogue national. La population tchadienne attend la paix, la réconciliation, la démocratie, les élections libres et transparentes, l’amélioration de ses conditions de vie… bref, le développement du pays. La junte qui clame sa bonne foi en organisant ce dialogue, doit tout mettre en œuvre pour que ces assises accouchent de résultats escomptés. Et c’est la junte seule qui a la clé de la réussite ou de l’échec de ce dialogue.
Les participants doivent à leur tour faire preuve de franchise, de sincérité et de volonté politique en s’attaquant aux vrais problèmes qui minent le pays. Sinon, ce sera un rendez-vous manqué où on aura gaspillé les deniers publics par des perdiems, des frais d’hôtels, etc.
C’est ici l’occasion de lancer un appel patriotique aux groupes armés qui n’ont pas signé l’accord de Doha, à revenir aux meilleurs sentiments. Qu’ils prouvent leur bonne foi à la face du monde en rejoignant le dialogue national. Les Tchadiens ont besoin de la paix.