RDC : élections des gouverneurs sur fond d’appels à la violence
Après plusieurs reports, les élections des gouverneurs des provinces (où les gouvernements locaux ont été déchus) ont lieu ce vendredi 06 mai. Problème : les partisans de certains candidats ont appelé à la violence contre les députés et les candidats indépendants. Ce que nous dénonçons.
La campagne électorale s’est clôturée mercredi. Mais on a noté une recrudescence de discours violents de la part des militants de la majorité au pouvoir. Pour eux, seuls les candidats gouverneurs désignés par le parti au pouvoir et ses alliés ont le droit de se présenter aux élections. Chaque candidat indépendant a été sommé de se désister. Ce qui est contraire à la loi électorale congolaise qui reconnaît les candidats indépendants.
« A bas les candidats indépendants ! »
Les élections libres et transparentes permettent de jauger le niveau de l’État de droit dans un pays. Hélas, dans ces élections des gouverneurs des 14 provinces, les candidats indépendants et certains députés n’ont subi que menaces, intimidations et messages de haine. Rappelons qu’en RDC, les gouverneurs des provinces sont élus par les députés locaux.
Dans une province du centre du pays, un député s’adressant aux militants a déclaré : « … Tout celui qui osera amener l’argent pour corrompre les députés contre le candidat du parti au pouvoir, allez chez lui et brûlez-le ! »
Dans l’ouest du pays, un candidat gouverneur enjoint à tous les députés de voter pour lui sous peine de perdre leurs vies. « Celui qui ne votera pas pour moi va mourir », a-t-il déclaré. Dans un tel contexte, plusieurs candidats indépendants ont dû retirer leurs candidatures.
Élections sous haute surveillance policière
La pression et la tension sont telles que dans des provinces comme le Kasaï-Oriental, le chef de la police a pris des mesures interdisant à la population de se rendre à l’Assemblée provinciale, lieu du scrutin. Cette mesure vise à anticiper ce qui s’est passé en 2019 lorsque les militants d’un parti politique étaient allés assiéger l’Assemblée pour imposer un candidat aux députés qui devaient voter.
Ce climat électoral délétère indique déjà ce que sera la température aux élections générales de 2023. Nous demandons que toutes les dispositions nécessaires soient prises pour que tout se déroule dans la paix et le respect de la loi. Une élection n’est pas une guerre.